La première fois que je me suis lancée dans la lecture d’un livre sur les neurosciences, j’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre quelque chose. Moi, ce qui m’intéresse, ce n’est pas le vocabulaire neuroscientifique ni le fonctionnement scientifique du cerveau. Ce qui me passionne c’est l’application que l’on peut en faire dans sa vie de tous les jours et aussi et surtout comment peut-on appliquer un modèle dans les entreprises : motivation des équipes, accompagnement du changement, prévenir les risques de burn out, etc.

Maintenant, il est vrai que pour comprendre les conséquences, c’est mieux de remonter aux causes.

 

Neurosciences : les 3 niveaux de consciences

Voici 2 applications pratiques avec leurs explications :

J’ai rencontré de nombreux stagiaires depuis le début de l ‘année qui vivaient un changement brutal dans leur entreprise. Le thème de cette formation était « comment bien vivre ce changement » en travaillant sur la gestion du stress et des émotions.
Certains de mes stagiaires étaient très réticents. Ils appréhendaient l’issue (éventuel plan social) et redoutaient de se retrouver à Pôle Emploi (surtout pour les séniors).
D’autres avaient pris les devants, avaient fait pour certains un bilan de compétence et pour d’autres s’étaient inscrits à une formation pour une reconversion professionnelle.

 

Le cerveau reptilien

Examinons le premier groupe :

Ils réagissaient avec leur cerveau reptilien, ce cerveau archaïque dont la fonction est la survie. Nos ancêtres, les hommes préhistoriques, avaient ce cerveau beaucoup plus développé et leurs seuls besoins étaient de boire (puiser de l’eau), de manger (chasse, pêche, cueillette), et de protéger leur tribu des dangers environnants (prédateurs, tribus ennemies).

Pour que la communication passe avec ces stagiaires, rien ne sert de leur donner du sens ou de les faire visualiser un projet. Ils ont besoin dans un premier temps d’être rassurés, de sentir protégés avant même de pouvoir imaginer leurs propres solutions.

 

Le cerveau limbique

Après avoir visionné une vidéo qui leur montre que s’ils attendent sans agir, c’est là qu’ils vont se mettre en grand danger, ils réalisent d’un seul coup que c’est à eux-mêmes de trouver une solution qui leur permettra d’assurer leur « survie ». Ce puissant déclencheur leur permet ensuite de trouver des garanties sur une situation plus confortable, voire une situation qui leur fait ressentir des émotions de joie ou de de plaisir.

C’est là qu’ils commencent à actionner le second cerveau, le cerveau limbique, et filtrer l’environnement plus confortable. La communication avec eux à ce stade peut évoluer, nous parlons émotions, relations, et zone de confort.

 

Le cerveau néocortex

La dernière étape consiste à leur faire actionner le 3ème cerveau, le cerveau néocortex, le cerveau de la pensée, celui qui nous permet de donner du sens à nos actions et de construire des projets. La question peut alors être posée : « Comment puis-je me projeter dans l’avenir et trouver des idées qui font sens pour moi ? »

Je vous ai décrit ici ce que l’on appelle les 3 niveaux de conscience, un peu comme un escalier à 3 marches, qui permet de se synchroniser et d’obtenir une réelle et bienveillante communication.

 

Vous aurez compris maintenant que le second groupe de stagiaires avait déjà fait le chemin. Il avait cette capacité à envisager un avenir plus serein puisqu’ils étaient déjà dans le présent à mener des actions concrètes et dans le futur pour écrire et réaliser leur projet.

Le reptilien est apaisé (j’assure ma survie), le limbique est en action (Je prends plaisir à faire ce bilan de compétences ou à suivre cette formation que j’ai choisie), et le néocortex lui aussi fonctionne puisque ce je suis en train de réaliser fait sens pour moi !

 

Le conditionnement neuro associatif

Une autre application très pratique est ce qui est appelé « le conditionnement neuro associatif ».

Les neurosciences nous ont appris que notre cerveau fonctionne sur 2 modes :

1 Avoir du plaisir : source de motivation très puissante

2 Eviter la douleur : plus vous associez de la douleur à quelque chose et plus votre cerveau va développer des stratégies pour l’éviter

 

Revenons à notre exemple précédent :

Si j’associe de la douleur à cette situation : je vais perdre mon emploi, je vais me retrouver au chômage, mes revenus vont diminuer et quid de mon train de vie, comment faire face aux factures, je vais perdre ma maison, je vais me retrouver à la rue, etc etc etc….

Bref, vous comprenez que dans cette situation, je m’enfonce, je m’enfonce encore, je perds pied ….et c’est le stress assuré, voire la dépression.

 

Maintenant si j’associe du plaisir à cette situation : je vais enfin faire ce qui me plaît, je vais découvrir un autre environnement, j’ai un plan B au cas où, je vais apprendre un métier qui me plaît, je vais progresser dans ma vie professionnelle, je vais avoir plus de temps à consacrer à ma famille etc …

Pigé ? Je me redresse et je crée une bonne énergie qui me pousse en avant ! Ressentez-vous de la fatigue quand vous faites ce qui vous plait ? Peut-être un peu (je pense aux marathoniens) mais vous êtes satisfaits (et certainement fiers !) de ce que vous avez réalisé et c’est ça qui compte. Vous êtes prêts à relever d’autres défis !

 

Les neurosciences sont une vraie mine d’or ! Elles permettent de comprendre les conséquences et de remonter à la source des causes et donc de réécrire un présent et un futur favorables pour chacun d’entre nous.

Mon inspirateur et mentor sur le sujet est un grand Monsieur, expert et chercheur en neurosciences. Il s’appelle David Lefrançois.

 

« Se heurter les uns les autres n’apporte rien. Jamais rien n’a été construit dans la bagarre. Il faut toujours chercher à comprendre l’autre. » Amadou Hampâté Bâ

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